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Introduction à l'histoire du judaïsme (visite au musée d'art et d'histoire du Judaïsme,


Tout d'abord, je livre en introduction la totalité de l'article de Gilles Firmin, du Robert culturel (édition 2005, pages 2240, 2241) afin d'éclaircir à quoi renvoient les termes Juif, juif et judaïsme (cliquer sur l'image pour un confort de lecture).

Le Judaïsme marque l’histoire du monde par l’émergence du monothéisme dont héritent le christianisme et l’Islam (voir la conférence précédente).

Origine du terme

Le judaïsme revêt désigne à l’origine l’ensemble des traits caractérisant le peuple juif, constitué des descendants des Israélites provenant de l’antique terre d’Israël et de ceux qui les ont rejoint par la conversion.

Cette « définition » est tributaire de l’évolution du terme au cours de l’histoire et d’autre part de la différence de perception selon que l’on appartient ou on au judaïsme.

Le terme peut contenir plusieurs dimensions :

  • Forme de vie religieuse dont la caractéristique essentielle est la croyance en un Être suprême

  • La religion des juifs ainsi que la téologie, la loi et les traditions culturelles du peuple juif

  • Une religion, une culture

  • L’ensemble des rituels et des autres pratiques des croyances et des valeurs, des loyautés historiques et politiques qui constituent l’allégeance au peuple d’Israël.

Le judaïsme possède des textes fondamentaux rassemblés dans la Bible hébraïque dans laquelle il est dit que le monde a été créé par une entité une, unique et éternelle, dont le nom ne peut être prononcé. Cet être a contracté une alliance avec les pères du peuple d’Israël. Ce peuple est élu parmi tous à condition de respecter sa loi comprenant une composante cultuelle, une dimension éthique, des aspects civils, matrimoniaux et législatifs.

L’adhésion à cette loi induit une manière de se comporter, de se vêtir, de se nourrir, de se mouvoir.

Il existe diverses écoles de traditions et de pensées qui proposent des nuances dans l’approche de cette loi.

La tradition orale a permis au judaïsme de survivre à la dispersion géographique de son peuple et à la perte de ses supports tangibles (gouvernement, lieu de culte – Temple).

Le terme Ioudaismos apparaît pour la première fois dans le deuxième livre des Macchabés, rédigé au IIe siècle pour retracer l’histoire du conflit entre les judéens (tribu de Juda) et Antiochus IV, roi des Séleucides, descendants des généraux d’Alexandre le Grand.

Le peuple juif devra sa libération à sa victoire contre Antiochus IV (-167 AV). C’est de cette bataille qu’est tirée l’histoire de Judith, qui pendant l’encerclement de Jérusalem par l’armée syrienne, parvint à s’infiltrer dans le camp syrien et réussit à enivrer le général Holopherne. Elle lui trancha la tête pendant son sommeil. Cet évènement entraîna la chute de l’armée syrienne.

Judith et Holopherne / Artemisia Gentileschi / 1612

Pénétrant dans le Temple de Jérusalem, les juifs voulurent rallumer les lumières en l’honneur du Dieu unique.

N’ayant pas trouvé suffisamment d’huile pour alimenter la lumière plus d’une journée, il se produisit un miracle puisque les lumières du Temple brûlèrent 8 jours durant, le temps de fabriquer une nouvelle réserve d’huile.

C’est en souvenir de ce prodige que les juifs fêtent Hanoukah pendant 8 jours.

Cete fête célèbre la victoire sur l’ennemi, le miracle de la lumière et la nouvelle inauguration du tabernacle profané par les Grecs et les Syriens.

Ce que raconte la Bible, un fond commun avec le christianisme

L’Être suprême, YHWH Elohim (la tradition juive considère le tétragramme comme le nom propre de l’Entité souvent appelée Adonaï « Mon seigneur »), crée le monde en 6 jours et 10 paroles.

Adam et sa femme sont placés dans un jardin de délices (le paradis terrestre).

Désobéissant aux prescriptions de la loi, ils sont chassés du jardin et condamnés à une vie de labeur.

Leur fils Caïn tue son frère Abel par jalousie. Puis la descendance d’Adam et sa femme oublie l’Être suprême et sa Loi. Le monde ainsi corrompu est détruit par le Déluge puis reconstruit par la famille de Noé avec qui est passée une nouvelle alliance dont l’arc en ciel est le signe.

Leur descendant retombent dans la corruption jusqu’à ce qu’Abram l’Hébreu, pâtre originaire d’Ur, quitte son foyer pour se rendre dans le pays de Canaan (région du Proche-Orient ancien située le long de la rive orientale de la mer Méditerranée) à l’appel de YHWH qui scelle avec Abram, renommé Abraham, une nouvelle alliance scellée par sa circoncision et celle des mâles de sa maison. Cette alliance promet à Abraham bénédiction en toute chose et une nombreuse descendance.

Parmi les épreuves que devra affronter Abraham, la plus poignante est celle du sacrifice de son fils Isacc en gage de fidélité. YHWH retient son bras au dernier moment et Abraham sacrifie un bélier à la place.

Isaac aura deux fils : Jacob et Esau.

Jacob sera appelé Israël (ce qui signifie « a affronté Dieu ») suite à son combat avec un ange (on peut en voir une illustration fameuse de Delacroix à Saint Sulpice).

Le combat de Jacob avec l'ange / Eugène Delacroix / 1861 / église Saint Sulpice, Paris

Suite à une famine, le peuple d’Israël se déplace en Egypte. Ils deviennent si nombreux que le pharaon les réduit en esclavage.

Leur servitude durera plusieurs siècles, jusqu’à l’exode sous la direction de Moïse qui reçoit les 10 commandements sur le mont Sinaï pendant l’errance du peuple juif dans le désert.

La confrontation avec l’histoire